mercredi 30 septembre 2015

Signes divins

Parmi les innombrables facettes qui forment la dimension de la foi, j'observe celle suggérée par un verset de Jean qui, aujourd'hui, lors de ma relecture de cette page de l'Évangile, m'est apparue comme la « photographie » d'une mentalité très commune.
L’évangéliste écrit que « Jésus leur répondit – c'est-à-dire aux gens qui Le cherchaient – vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés » (Jn 6,26).
Il est facile de constater comme n'est pas du tout passée de mode cette inclination humaine... à cultiver une « foi » où l' « intérêt » pour les manifestations surnaturelles est lié non au fait de « voir » le message qu'elles contiennent... mais plutôt au bénéfice qu'il est possible d'en retirer pour satisfaire ses propres besoins matériels.
Pour souligner cet aspect fondamental de la réalité, l’évangéliste Jean décrit l’œuvre de Jésus en parlant non de « miracles », mais de « signes » (en grec semeion), c'est-à-dire en utilisant un terme qui contient une vérité théologique fondamentale :
Le signe est en effet tel parce qu'il endosse le rôle d'une sorte d'« index » pointé vers une autre direction, dans le sens que sa raison d’être n'est pas le fait miraculeux en soi... même s'il est évidemment important... mais plutôt la signification spirituelle qui y est enclose, et que le fidèle est appelé à comprendre en dirigeant son attention sur ce que Dieu veut lui communiquer.

Pour ne pas faire partie de ceux à qui le Christ adresse sa dénonciation, ceux qui ne Le cherchent que parce qu'« ils ont été rassasiés » et qui aspirent uniquement à pouvoir en manger encore, et encore... il est donc nécessaire de savoir accomplir un passage intérieur fondamental :
Celui d'une foi initialement liée au signe divin qui a contribué à l'activer...
Vers une foi qui au contraire est capable d'aller au-delà du bienfait matériel reçu, en intégrant le message gardé dans le signe même et donc en recevant aussi le bienfait qui compte le plus : le bienfait spirituel.

Eh bien... ce passage de l'Évangile me fait aujourd'hui venir à l'esprit des personnes rencontrées pendant ma vie religieuse dans le monastère de Leinì, qui... après avoir connu Swami Roberto et s’être « rassasiées » des grâces reçues dans leur vie, ou dans la vie de leurs êtres chers... sont restées ensuite « sourdes » au divin « langage des signes »

En même temps, je me souviens cependant aussi de nombreuses autres personnes qui, au contraire, ont su comprendre ce langage, et qui ont ainsi pu construire, dans leur vie, la foi évangélique « sur le rocher ».
Ce sont justement ces personnes qui constituent
 les « pierres vivantes »
de mon Église, Anima Universale,
qui est le « Signe divin » de ma vie.