(Cf. Dt 8,15-16)
Tirées d'une célèbre page du Deutéronome, ces paroles me font aujourd'hui revenir au « désert » (entendu comme représentation symbolique des « épreuves » de la vie) dans lequel j'étais déjà entré il y a quelque temps, lorsque j'ai mis en évidence ses significations spirituelles de purification, et de « conversion » intérieure (cf. le post “Dans les sables du désert... karmique”).
Un autre aspect important à prendre en considération, est que la traversée d'un éventuel « désert » karmique (c'est-à-dire d'une épreuve existentielle particulièrement exigeante) implique la nécessité d'éviter divers dangers, métaphoriquement représentés par les « serpents brûlants » et les « scorpions » dont parle l'auteur biblique...et que l'on peut aussi reconnaître dans les « tentations » dont je vous parlais déjà la semaine passée (cf. le post La Vérité de ton Être) qui, sous diverses formes, se manifestent dans tout ce qui est « trompeur » par rapport à l'Amour et à la Vérité de Dieu.
Les Évangiles en effet témoignent que Jésus Lui-même, en tant que vrai homme autant que vrai Dieu, a été tenté par le diable dans le désert (Cf. Lc 4,2ss; Mt 4,1ss)... et de cet aspect de son Existence divine surgit une sorte d' « écho » qui se répercute également dans nos vies, au sein desquelles... lors de la traversée d'un éventuel désert karmique, on est en effet aussi exposé aux attaques de l'ennemi de Dieu... d'où proviennent les tentations qui s'insinuent entre les peurs et les incertitudes humaines, un peu comme si elles étaient des « tempêtes de sable » et des « mirages » qui entravent la voie de la foi.
Toutefois, les conditions « extrêmes », justement, qui caractérisent l'expérience du désert... d'une part nous mettent durement à l'épreuve, mais d'autre part, elles nous offrent une importante opportunité de croissance intérieure... à la fois parce qu'elles incitent d'une manière tout à fait particulière, à l' « exploration » de ces parties de soi qui ne sont pas encore connues... et parce qu'elles « obligent » à recourir aussi à des ressources intérieures que l'on n'avait pas jusqu'alors éprouvé le besoin d'exprimer pleinement.
Ainsi... c'est précisément la dureté de la traversée d'un éventuel désert karmique, qui peut s'avérer être l'occasion de « faire de nécessité vertu »... c'est-à-dire d'en tirer l'élan décisif pour apprendre à vivre à un niveau beaucoup plus profond la dimension de sa propre foi qui, évidemment, joue un rôle fondamental pour affronter tout ce qui tente de perturber notre chemin orienté vers le salut... sur lequel notre Père au contraire nous aide à rester, chaque fois que nous Le prions pour qu'Il “ne nous laisse pas entrer en tentation”.
Et c'est justement le travail d'introspection qui devient nécessaire pour affronter les adversités et les dangers de cette traversée désertique... qui permet de « planter », au plus profond de sa propre intériorité, la « graine » de la nouvelle prise de conscience qui ensuite... pour grandir, mûrir et pleinement fructifier... a aussi besoin de l'Eau de la Grâce divine... qui est donnée à ceux qui savent élever leur regard vers le Ciel de Dieu, pour L'invoquer avec foi.
De cette façon... le temps « pénitentiel » de la traversée du désert karmique... prépare le temps « pascal » de la résurrection intérieure.
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