
ou bien: « Qui croit (,) en Christ sera sauvé »?
Il suffit de déplacer la virgule et deux phrases si semblables renferment en elles des significations totalement différentes... comme l'a bien mis en lumière Monseigneur Luigi Bettazzi, Évêque émérite d'Ivrea dans un livre publié en 2007. ("Chi crede, in Cristo sarà salvo", Cittadella Editrice - Assisi).
Qui sort de soi et s'ouvre au monde du transcendant est déjà sur la voie vers Dieu, même s'il n'arrive pas au Dieu de Jésus-Christ, et s'il n'a peut-être même pas reconnu Dieu comme fin de son chemin. Le fait de croire en un idéal, de donner sa vie pour lui, en sacrifiant même des intérêts immédiats... et de la donner pour un monde meilleur dont jouissent les autres êtres humains, surtout ceux qui se retrouvent les plus sacrifiés et les plus marginalisés, eh bien je pense que c'est là la foi qui sauve.Dans le domaine catholique cette pensée de Monseigneur Bettazzi ne peut que susciter des réactions controversées: « ainsi on dépasse les oppositions religieuses, filles de l'intolérance » dira l'un... « non, on s'éloigne de l'orthodoxie catholique », penseront d'autres, qui pourront accuser Monseigneur Bettazzi d'être un Pasteur qui fait approcher ses lecteurs de l'« abîme » du relativisme.
Ce n'est pas par hasard que le haut Prélat se donne la peine de ne pas compromettre ses collaborateurs, au point qu'il écrit dans l'introduction que son livre...
A été ensuite développé grâce à la persévérante collaboration de quelques amis, par exemple de d.R.P., et spécialement grâce aux observations subtiles de d.P.A. (je ne les nomme pas en entier, pour ne pas les compromettre, mais je leur suis très reconnaissant)Certainement... quand Monseigneur Bettazzi affirme que la "foi qui sauve" n'est pas une question interne au Catholicisme, et quand il souligne que l'Amour Divin peut sauver aussi ceux qui « peut-être n'ont pas reconnu Dieu comme fin de leur chemin »... il met chaque lecteur catholique face à un dilemme : « dois-je suivre cette pensée originale de Monseigneur Bettazzi... ou bien dois-je me conformer à la doctrine officielle du Vatican, qui sur ce sujet dit des choses très différentes? »...
Il n y a pas de doute : ceux qui veulent être cohérents avec leur foi catholique choisissent la deuxième réponse.

Je me demande alors quelle est la logique selon laquelle cette pensée chrétienne est condamnée par le catholicisme si c'est Anima Universale qui la soutient, et acceptée si elle est écrite dans le livre d'un Évêque catholique.
Peut-être que Mons. Bettazzi est devenu chrétien-ramirique sans que personne au Vatican... ni même lui... ne s'en soit aperçu?
