« Tout passe, tout “était”.
Il n'y a pas d'“était”
dans la nouvelle Ère.
Ne compte pas ce qui était,
ni ce qui sera...
Toi seul comptes,
qui jamais n'étais,
parce que dans l'Éternel
toujours tu es ! ».
(Swami Roberto)
Comme une marée montante, les « vagues » successives de cette pensée déferlent en moi, me transportant dans le « toujours présent » de l'Éternel, là où... dit Swami à chacun de nous:
« toujours tu es ! »
C'est justement la continuité illimitée de ce « toujours », qui me fait venir en tête que le but spirituel de l'Éternité n'appartient évidemment ni au passé mais... en tant que dimension a-temporelle... ni à ce futur où beaucoup au contraire ont l'habitude de le reléguer.
Je ne me réfère pas seulement à ces croyants qui « humanisent » le paradis éternel, en l'imaginant en termes de temps et d'espace... mais aussi à ces « spécialistes » qui, par exemple, ont écrit la phrase contenue dans le catéchisme catholique (Compendium art.207) « la vie éternelle commencera tout de suite après la mort », dont me parla un jour une personne qui se demandait... comment peut commencer ce qui par définition ne peut pas avoir de commencement...
Ce qui me guide en dehors de cette antinomie et d'autres contradictions c'est le « toujours tu es » de Swami qui... en effaçant le paradoxe d'une Éternité imaginée avec un commencement dans le temps futur... me pousse aujourd'hui vers un concept spirituel important qui se trouve dans différents passages de l'Évangile de Jean, comme par exemple : « Celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean. 5,24).
De manière significative, le quatrième évangéliste ne dit pas « aura », mais « a » la vie éternelle... et il ne dit pas « passera », mais « est passé », liant cette conquête spirituelle à l'écoute de la parole et à la foi en Christ, et non à un événement qui doit encore se réaliser, et se situer nécessairement dans le futur.
Ce concept johannique particulier de « vie éternelle », appelé par les érudits « eschatologie anticipée », me relie ainsi à la phrase de Swami de laquelle je suis parti, et précisément à ces paroles « Ne compte pas ce qui était, ni ce qui sera » nous parlant d'un salut qui n'appartient pas à un futur au-delà, mais qui au contraire doit être conquis en deçà... maintenant.
« Pour ne pas perdre la coïncidence...
tu dois coïncider. »
(Swami Roberto)
Pour monter dans le train du salut éternel, la « coïncidence » à ne pas perdre est en effet celle d'un présent à vivre en concordance avec l' « Éternel Présent » de Dieu, afin de réaliser déjà maintenant, dans notre incarnation actuelle, cette vie pleine... en grec “zōē”... que là encore le Jésus johannique ne promet pas de donner, mais qu'en fait, à partir de maintenant il donne à ceux qui « connaissent », et donc qui « aiment » le Christ : « La vie (zōē) éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean17,3).
C'est cette vérité-là qui, une fois qu'elle est « dépoussiérée »... met « le dos au mur » tous ces fidèles de la procrastination qui s'illusionnent sur leur salut possible dans un au-delà futur auquel ils renvoient ce qu'ils pourraient et devraient faire aujourd'hui... et qui me relie au contraire aux paroles de Swami, qui insoufflent dans mes pensées la réalité d'un salut qui n'est conquis que par ceux qui... déjà en deçà... décident d'être pour de vrai du côté de l'Éternel.
« Je ne dois pas penser à Dieu, mais je dois être en Dieu ».
(Swami Roberto)
Étape suivante : Verbe incarné... et non pas enrobé de papier
Index de la page: En lisant « Swami Roberto sur FB »