Après avoir, pour mon interlocutrice, fait la synthèse d'une prémisse fondamentale mise en évidence par les études exégétiques actuelles du texte biblique [Voir « Gv 1,3-4, nota esegetica » (en italien)]... j'ai commencé à lui parler du 4ème verset de l'Évangile de Jean dans sa formulation la plus correcte, c'est-à-dire celle qui correspond exactement à ce que l’évangéliste a effectivement écrit : « [En] Ce qui a été fait, en cela Lui [le Logos] était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1,4)...
Ci-après je résume ce que je lui ai dit ensuite, à partir de l'observation d'un premier aspect fondamental : la version originale de ce verset (contenant aussi les mots que j'ai mis en évidence en rouge, habituellement attribués au verset précédent) présente une signification sensiblement différente de la traduction courante, c'est-à-dire « En lui il y avait la vie, et cette vie était la lumière des êtres humains ».

Et puis, il existe aussi un autre aspect de cette « question vitale »:
Pour m'en approcher... je fais un « saut » à la page de l'Évangile de Jean où Jésus dit aux Juifs :
« Abraham, votre père, exulta à la pensée qu'il verrait mon Jour. »... et ils Lui répondent « Tu n'as pas 50 ans, et tu as vu Abraham ! ».
"(...) avant qu'Abraham soit né, je suis" - répond Jésus - déclenchant la réaction scandalisée des Juifs qui tentent de Le lapider (Cf. Jn 8,56-59).
Cette réaction peut d'ailleurs apparaître normale, si on considère combien était inconcevable pour eux l'idée que Jésus fût le Verbe qui depuis le commencement « était avec Dieu » (Jn 1,1 ) ... c'est-à-dire qu'étant coéternel avec le Père, Il fût, Lui, le Christ « préexistant » au temps où lequel eux-mêmes vivaient.
Cependant... ce concept atemporel du Christ-Logos, qui constitue une des particularités de l'Évangile de Jean n'était pas seulement inconcevable pour les Juifs mais il était, par exemple, absent aussi des traditions chrétiennes qui ont convergé dans la rédaction des Évangiles synoptiques, lesquels ne mentionnent pas le concept du Verbe préexistant.

Après la crucifixion et la résurrection de Jésus il n'existait pas seulement un christianisme... comme on l'a cru pendant des siècles... mais bien un « buisson » de divers christianismes, très différenciés entre eux... qui faisaient référence à des Évangiles variés (y compris ceux qui, quelques siècles plus tard, ont été nommés « apocryphes », mais qui à l'origine n'étaient pas considérés ainsi).
Parmi ces Évangiles, c'est à celui de Jean que l'on doit la « nouveauté » de ce concept... la coéternité du Logos-Christ avec le Père... concept repris ensuite par les premiers penseurs et « Pères de l'Église » pour leurs élaborations théologiques.
Eh bien... l'observation de cet aspect christologique fait émerger une « divergence » qui existe encore de nos jours :
En effet, tandis que la première « marche » qui différenciait l'Évangile de Jean des traditions chrétiennes synoptiques a été ensuite dépassée... et que le concept du « Verbe préexistant » est devenu le patrimoine théologique généralement partagé... la grande majorité des chrétiens d'aujourd'hui n'ont pas encore monté la deuxième « marche », qui est constituée justement par la « question vitale » abordée dans ce post.
Je me réfère à ceux qui croient que le Verbe-Christ, en tant que coéternel avec le Père, est effectivement « pré- » et « post-existant » relativement à tout point du temps... et qui pourtant ne Le considèrent pas aussi divinement illimité en ce qui concerne l'espace, et ils se trouvent donc en difficulté devant ce concept exprimé par l'évangéliste Jean « [En] Ce qui a été fait, en cela Lui [le Logos] était la vie » (Jn 1,4).
À l'inverse... la Pensée chrétienne-ramirique me permet de lire ces paroles de l'Évangile dans leur signification la plus naturelle : Christ est la Vie... présente partout dans cette dimension.
Ceci est, en effet, ce que Swami Roberto enseigne, depuis son enfance.
P.S. - Au fond... à bien y réfléchir... la réaction des Juifs d'hier, qui considéraient comme inconcevable le fait que Jésus affirmait « Avant qu'Abraham soit né, je suis » (Jn 8,58)... n'était pas si différente de la réaction de ceux qui aujourd'hui considèrent comme inconcevable la réalité du Christ présent en toute forme de Vie.
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