La forêt leur offrait tout ce dont ils avaient besoin pour bien vivre : des rameaux sur lesquels se percher, l'abondance de nourriture, l'abri contre le vent.
Et pour cette raison aussi, leur plumage était tout vert, et il se confondait avec les feuilles.
Mais Ara n'était pas satisfait : il pensait que le monde offrait tellement de choses différentes à voir qu'il décida de partir.
Déployant ses ailes, il s'éleva dans le ciel, se jeta dans la lumière jaune du soleil, il plana à toute vitesse sur les champs de coquelicots rouges, découvrit la joie de jouer à cache-cache dans l'arc-en-ciel, il trouva des fruits qu'il n'avait jamais goûtés, rencontra des animaux dont il n'imaginait pas l'existence, et il vit des couchers de soleil et des aubes merveilleux.
Quand il retourna dans sa tribu, tous l'accueillirent, stupéfaits : « Ara. Que t'est-il arrivé ? ».
Le perroquet se regarda et il vit que son plumage maintenant avait le jaune du soleil, le rouge des coquelicots, l'azur du ciel... chacun des lieux visités avaient laissé sur lui une couleur en souvenir.
(Tiré de “Storie di animali” de P.Hess et B.Delalandre)