Elle commence pour nous le matin du 6 décembre. Jean-Michel et moi arrivions sur le parking de notre lieu de travail quand, à notre grande surprise, nous nous sommes trouvés face à un magnifique faucon posé au sol.
Nous n’avons jamais vu un rapace comme celui-ci dans ce secteur. La surprise était d’autant plus grande qu’il semblait nous attendre. Son regard était tourné vers nous. Sa présence est gravée dans notre mémoire, comme une empreinte.
Il s’est envolé lentement et majestueusement quand nous sommes descendus de voiture. Posé sur la branche d’un sapin, il a fini par prendre son envol et disparaître derrière le bâtiment mais toujours en maintenant son regard vers nous.
Nous nous sommes ensuite concentrés sur notre travail pour la journée. Puis le soir, une fois à la maison, je parcourais rapidement un fil d’actualité sur mon portable quand, comme « par hasard », j’ai découvert un article, assez court, d’un journal local qui lançait un appel pour une association, d’un département voisin du nôtre, qui élève et travaille avec des faucons et d’autres rapaces afin d’aider à l’équilibre démographique des espèces d’oiseaux.
En découvrant la photo du faucon recherché, j’étais interpelée par la ressemblance avec le faucon du matin sur le parking de notre lieu de travail. Jean-Michel était, comme moi, certain que c’était bien un faucon que nous avions vu. Alors j’ai appelé au numéro de téléphone portable indiqué dans l’article du journal.
Le fauconnier m’a répondu tout de suite. Il y a des moments dans nos vies où des rencontres semblent évidentes. Ce contact par téléphone est devenu une évidence. Notre conversation était si naturelle qu’il m’a alors rapidement partagé son inquiétude pour ce faucon femelle de 10 mois et qui était en danger car elle ne savait pas se nourrir seule. Le travail d’apprentissage était en cours avant qu’elle se perde lors d’un orage le vendredi. Le faucon a eu certainement peur et est partie plus loin que prévu. Et de plus, le GPS qu’elle portait s’est désactivé. Ce monsieur, dont la voix transportait la passion et l’amour envers ses rapaces, était très inquiet car il avait perdu sa trace. Nous avons donc évoqué la possibilité que le faucon ait pu parcourir 90 kilomètres de chez lui jusque sur notre lieu de travail dont je lui ai donné l’adresse à sa demande.
Le 7 décembre au matin, un peu avant 9 heures, il est arrivé avec son fourgon, accompagné d’un autre fauconnier. En regardant le sol où nous avions vu le faucon la veille, il était perplexe car un faucon n’est jamais au sol de cette manière. Il en a conclu qu’il devait être très fatigué pour être au sol de la sorte. De mon côté, je l’avais trouvé plutôt paisible.
La Magie de cette rencontre s’est dévoilée, non seulement par la gentillesse et la passion de cet homme, mais aussi par la surprise qui nous était réservée. Le fauconnier m’a proposé de voir un Hibou Grand-Duc. J’ai été émerveillée à la vue de ce rapace. Sa taille, sa majestueuse présence et sa sérénité m’ont touchée. Jean-Michel est venu nous rejoindre à ce moment-là. C’était son cadeau de Noël ! Il est passionné depuis toujours par les hiboux, celui-là étant le plus grand qui existe. Il n’en avait jamais rencontré !! Le fauconnier lui a proposé alors de la prendre sur le bras. Il a été, à son grand regret, obligé de décliner la proposition car il allait effectuer une chirurgie quelques minutes plus tard. J’ai donc eu la chance et l’honneur de recevoir ce Hibou Grand-Duc sur le bras après que l’homme m’ait mis un gant spécial.
J’ai donc fait la connaissance de ce magnifique Hibou Grand-Duc femelle. Elle avait de la douceur, de la tendresse, de la sérénité et surtout une grande force intérieure. La puissance de sa présence m’a touchée au plus profond de mon être.
Pendant ce temps, des corneilles venues en nombre tournoyaient au-dessus de nous en criant, manifestant leur désapprobation envers la présence du hibou sur mon bras.
Les fauconniers sont partis quelques instants plus tard pour continuer leur recherche. Pendant ce temps, il était difficile de penser qu’un faucon très jeune et en difficulté pouvait être retrouvé dans une étendue aussi importante sans un moyen tel que le GPS.
Alors j’ai donc téléphoné au monastère d’Anima Universale pour demander que ce faucon et son propriétaire soient dans les prières. Toute la journée, tout en étant concentrés sur notre travail, parfois éprouvant, nous n’avons eu de cesse de penser et de prier pour qu’il le retrouve. Puis la journée est passée….Vers 18h30, avant de prendre la route pour rentrer à la maison, j’ai envoyé un sms au fauconnier pour demander s’il avait eu des nouvelles de l’animal….Et en arrivant à quelques kilomètres de la maison, il nous a appelé !! OUI, l’impossible était devenu POSSIBLE ! Il avait retrouvé le faucon, un peu amaigri après quatre jours sans se nourrir et avec une petite blessure à la patte. Il l’a amené chez le vétérinaire et le faucon est ensuite rentré chez lui !
Swami Roberto, je Te remercie car, grâce à Tes Divins Enseignements, nous vivons la possibilité, quand nos limites humaines ne nous permettent pas de voir au-delà, de prier pour puiser dans l’Espérance, dans l’Immensité de la Divine Providence qui nous répond à SA façon et nous amène à témoigner que l’impossible peut devenir possible !
Nous nous sommes aussi dit que, si ce faucon qui nous attendait sur le parking de notre lieu de travail n’était pas celui qu’il recherchait, la Magie de la Vie avait permis, par différents liens, à ce que cet homme et ce faucon, qui avaient besoin d’aide, rencontrent par nous le surnaturel de la Divine Providence. Grâce aux prières, grâce à l’Amour de cette rencontre, nous avons pu, unis avec les moines Ramia, collaborer avec Dieu pour aider l’animal et l’homme à se retrouver. Mais pas seulement, car, dans cette union d’aide nous avons fait aussi une rencontre précieuse. Nous sommes invités à nous revoir….
Swami Roberto, nous te remercions, avec tout notre Amour…
Anne et Jean-Michel