samedi 17 mars 2012

Prodiges... et Miracles


Depuis la naissance du sens religieux  l’être humain s’est trouvé face à l’expérience du Miracle… l’évènement qui va au-delà des limites de la nature et que le fidèle reconnaît comme l’intervention de Dieu dans sa vie.
Du point de vue de la tradition, le Miracle rencontre le scepticisme de la science qui, en considérant le phénomène jugé surnaturel, ne peut que le lire rationnellement avec incrédulité : pour la science l’explication inconnue à ce jour d’un phénomène reste en tout cas connaissable dans le futur et, dans cette optique, l’espace du Miracle se réduit jusqu’à s’annuler même devant les faits les plus sensationnels.
Peut-on démontrer scientifiquement le Miracle ?
Evidemment non… parce que le Miracle transcende par définition le champ d’action de la science. Le rôle des sciences naturelles n’est pas celui de formuler un jugement sur ce qu’est ou n’est pas un Miracle, mais plutôt celui de signaler les phénomènes qui dépassent les forces de la nature en laissant ouverte la question suivante : l’évènement est-il prodigieux en lui-même ou bien seulement à cause de la connaissance limitée que nous en avons ?
Ce raisonnement – ce qui aujourd’hui n’est pas connu, pourrait devenir connu dans l’avenir – est la « prison » au-delà de laquelle va la Foi qui, devant l’évènement inexplicable du point de vue scientifique, a au contraire l’espace pour croire au Miracle : non avec la sottise des croyants -crédules qui désirent voir le Miracle même là où il n’est pas… mais avec l’équilibre des croyants –responsables, capables de lire la réalité avec les yeux d’une Foi mûre, qui ne les oblige pas à « éteindre» leur cerveau.
Cette maturité existe non seulement quand le fidèle utilise l’intellect et cultive son sens critique, mais aussi quand il ne fait pas l’erreur de concentrer son attention uniquement sur l’aspect phénoménal du Miracle.
Dans la Foi authentique il ne peut jamais avoir une dissociation entre l’évènement prodigieux et sa valeur sémiologique, c'est-à-dire le message que Dieu communique au fidèle à travers cet évènement.
Le Miracle est avant tout un Signe et c’est son contenu qui doit être mis au premier plan et alors le fidèle non crédule perçoit le fait extraordinaire comme miraculeux surtout par rapport à l’impulsion qu’il en reçoit pour instaurer une nouvelle relation avec Dieu, et non exclusivement en fonction de son caractère prodigieux.
Au contraire… il peut arriver que même un fait qui rentre dans l’ordre naturel des choses se produise en des circonstances telles (manière et  temps), que le fidèle les perçoit comme miraculeuses.
Souvent c’est vraiment sur le Plan de la Volonté Divine que la communication avec le fidèle se produit sur un plan pas « trop » sensationnel… plus « proche » de la normalité… pour ne pas envahir la liberté individuelle à laquelle Dieu n’enlève jamais l’espace de  la non-croyance.
Dans chaque manifestation divine, même dans les plus éclatantes, il y a assez de Lumière pour que le croyant reconnaisse le signe divin… et assez de déguisement pour respecter le libre arbitre de ceux qui ne veulent pas croire.
En définitive… le Prodige divin existe seulement pour ceux qui ont « des yeux et des oreilles » pour reconnaître les Signes de Dieu et, par conséquent, ceux qui vivent le vrai Miracle sont ceux qui sont capables de transformer leur intériorité.



P.S.- A propos de croire et de ne pas vouloir croire… vous ne pouvez pas croire combien de fois je me suis trouvé dans une situation récurrente durant mes 15 ans de sacerdoce : devant les guérisons miraculeuses dont témoignent les fidèles d’Anima Universale, souvent on me parle de parents ou de connaissances de la personne guérie qui, quand ils entendent attribuer le changement inexplicable des signes cliniques à l’intervention spirituelle de Swami Roberto… supposent des diagnostics  erronés, d’éventuels dysfonctionnements de la scanographie… etc. etc.

Eh oui, parmi  les différentes catégories d’ « incrédules » il faut ajouter aussi ceux qui ne veulent pas reconnaître les miracles qui se produisent dehors de la « bonne » église... exactement comme suggérait le titre éloquent d'un très beau reportage sur Swami Roberto realisé par le journaliste  A.Berlandis en 1983: "Il fait les miracles mais dehors de l'église".