lundi 16 novembre 2015

Nous sommes Un

J'ai rencontré aujourd'hui un homme en désaccord avec un concept qui est apparu dans certains de mes derniers articles, où j'ai parlé de l'individualité spirituelle unique et non reproductible de l’être humain qui... dans la Connaissance chrétienne-ramirique... est éternelle tout comme Dieu est Éternel.
Tout de suite après les présentations, mon interlocuteur du jour m'a manifesté sa perplexité par rapport à ce qu'il a défini comme une « divinisation » de l’être humain, et j'ai commencé à lui répondre en disant qu'il fallait comprendre ce concept sur le plan de l'essence divine de notre Soi qui, au-delà de la condition limitée dans laquelle nous nous trouvons actuellement, est en tout cas de nature spirituelle... tout comme Dieu est Esprit Éternel.
Mais peu de temps après je me suis aperçu que la voie du dialogue que j'étais en train d'ouvrir pour expliquer certains aspects de ma Pensée spirituelle, ne pouvait pas être parcourue ce jour-là, parce que le point de vue de mon interlocuteur était exclusivement basé sur les Écritures chrétiennes, et qu'il n'était pas disponible pour entendre d'autres arguments.

Comme il m'arrive souvent de devoir le faire, j'ai alors adopté le même « langage » que lui, et j’ai saisi l’occasion qu’il m’a lui-même fournie par son objection, qui m'a fait venir à l'esprit la page de Jean où « Les Juifs » imputent à Jésus un « blasphème » bien précis : « Parce que toi, qui es un être humain, tu te fais Dieu » (Jn 10,33).
« En cette occasion - lui ai-je fait remarquer - Jésus répondit à la manière des Rabbins, c'est-à-dire en citant les paroles du Psalmiste (Ps 82,6) « N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit : “vous êtes des dieux?”(Jn 10,34) ».

J'ai ensuite continué en mettant en évidence que cette réplique de Jésus se fondait sur un concept clair comme le soleil, c'est-à-dire que le Psaume définit des hommes comme des « dieux » et des « fils du Très-Haut », avec comme conséquence que cette « divinité » et cette « filiation divine » Lui revenaient aussi, à Lui que « le Père a consacré et envoyé dans le monde » (Jn 10,36).
« Oui... - intervint aussitôt mon interlocuteur - mais il est évident que Jésus en cette occasion-là réaffirmait sa divinité... Lui, qui est Fils de Dieu, de la même nature que le Père ».
« Bien sûr – lui ai-je dit alors – mais il n'est pas aussi évident qu'Il l'ait fait en Se comparant à des êtres humains, puisqu'Il souligne par rapport à eux le « vous êtes des dieux »...« fils du Très-Haut » déjà utilisé par le psalmiste ».

Tandis que je lui disais cela, je me suis rendu compte qu'à travers cette porte « scripturaire » j'avais au moins réussi à ouvrir ce dialogue qui auparavant semblait bloqué, et j'ai ainsi pu faire remarquer à mon interlocuteur une « correspondance » de ce verset avec un autre passage qui se trouve dans l'Évangile, par lequel Jésus confirme ce même concept...

« L'accusation de blasphème que les Juifs avaient adressée à Jésus parce que Lui, homme, "Se fait Dieu", est la conséquence de Son affirmation que de nombreuses éditions bibliques traduisent sous la forme "Le Père et moi, nous sommes une seule chose" (Jn 10,30), mais que l’évangéliste a au contraire écrit de manière différente ».
Je lui ai précisé que dans la version originale en grec de l'Évangile, au lieu de « une seule chose » il est écrit « sommes un »... [ἐγὼ (moi) καί (et) ὁ (le) Πατὴρ (Père) ἕν (un) ἐσμεν (sommes)]... et devant la réaction de mon interlocuteur, qui tendait à minimiser ce qu'il définissait comme une « subtilité », qui n’altérait pas la signification identique des deux expressions... je lui ai fait observer qu'il n'en était pas ainsi.
Pour lui faire saisir la différence, j'ai alors commencé à lui parler du passage où, pendant la prière qui précède Son arrestation, Jésus utilise à nouveau la même expression :
« Afin que tous soient un [ἵνα (que) πάντες (tous) ἓν (un) ὦσιν (soient)], comme Toi, Père, tu es en moi et comme Je suis en Toi, afin qu'eux aussi soient en nous” (Jn 17,21)...  phrase qui est malheureusement altérée elle aussi dans beaucoup de versions bibliques, qui la traduisent de façon imprécise « Que tous soient une seule chose ».
Je lui ai ensuite fait remarquer l'importance de ces paroles de Jésus qui, en relation avec notre discussion du jour prenaient la signification d'une « confirmation ».
« En disant de Lui-même et du Père "sommes un", Jésus n'était pas en train de simplement affirmer qu'Il était uni à Dieu, mais au contraire qu'Il est Dieu comme le Père - ai-je souligné - et évidemment il est significatif qu'Il ait ensuite réutilisé l'expression « que tous soient un » en se référant aux êtres humains ».
Puisque les considérations suivantes de mon interlocuteur visaient à soutenir que ces expressions utilisées par Jésus pouvaient en tout cas avoir une signification moins « substantielle », je lui ai rappelé que dans la culture juive de cette époque-là, il était possible d’être appelés « fils de Dieu » selon le principe que ceux qui obéissaient à la Volonté de Dieu, devenait Ses fils...  dans le sens qu'ils s'unissaient à Sa Réalité divine.

« Pourtant - ai-je ajouté - si Jésus s'était exprimé dans des termes manifestant Sa simple union à Dieu... le problème de « blasphème » soulevé par les Juifs n'aurait pas été créé.
Au contraire, Jésus a dit une chose bien différente... « Le Père et moi nous sommes Un »... c'est-à-dire en affirmant de manière claire Sa divinité, tant il est vrai que c'est justement pour cette raison que les Juifs L'ont accusé « Tu te fais Dieu » (Jn 10,33)... autrement ils n'auraient pas eu de raison de Lui imputer le fait d'avoir prononcé « un blasphème » (Jn 10,33).
Par conséquent, il est absolument significatif qu'ensuite Jésus ait utilisé la même expression par rapport aux êtres humains qu'Il avait d'ailleurs précédemment déjà définis comme des « dieux », en citant les paroles du psalmiste ».

Ma « lecture » évangélique a eu pour effet de « dégonfler » l’objection initiale de mon interlocuteur, et en un rien de temps notre rencontre s'est terminée.
Pendant qu'il me saluait, il s'est promis d'y réfléchir un peu, mais en tout cas... ce qui est certain c'est que maintenant il a des éléments supplémentaires pour expérimenter ce principe évangélique dont je vous ai déjà parlé dans l'article « Questions de... "comment" »... et qui est rappelé par ces paroles de Jésus : « Qu'est-il écrit dans la Loi ? Qu'y lis-tu ? » (Lc 10,26).


Étape suivante :  « Levage » intérieur     

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