« Un dimanche de juillet 1984, Roberto est venu à la petite église de la Madonna delle Grazie (Madone des Grâces), située sur une colline proche de Monteviale [le village de mon enfance, en province de Vicence], pour réciter un Rosaire avec nous, qui nous réunissions une fois par semaine dans cette petite église pour réciter justement le Rosaire.
Dans les villages, on sait comment cela se passe, la rumeur s’est répandue et beaucoup de gens se sont rassemblés, et les organisateurs ont alors pensé à faire entrer dans la petite église les personnes âgées et les malades parce qu’il y avait peu de places. Tous les autres étaient sur le parvis devant l’église.
Pour Roberto, on avait préparé un agenouilloir devant l’entrée de l’église, tourné vers la foule.
À mon mari on avait donné la tâche de s’occuper des malades, de leur trouver une place pour s’asseoir, et de prêter attention à leurs besoins.
Quand Roberto est arrivé, en premier lieu, il est entré dans l’église pour saluer les malades et leur donner des paroles d’encouragement et d’espérance comme lui seul sait le faire.
Tandis que Roberto parlait, mon mari a remarqué une vieille dame assise sur les marches devant la balustrade sur lesquelles, dans le passé, on s’agenouillait pour faire la Sainte Communion.
Elle était assise un peu recroquevillée, le coude appuyé sur le genou, et la main tenant son menton comme pour soutenir sa tête, et elle regardait Roberto, extasiée.
Mon mari s’est approché et lui a demandé si elle voulait qu’on lui trouve une place assise, si elle avait besoin de quelque chose, et elle lui a répondu : "non, non... je suis bien, je suis ici pour prier avec vous".
Mon mari m’a dit avoir été très touché par cette vieille dame, parce qu’elle était habillée comme s’habillaient les femmes il y a de nombreuses années, avec une robe noire à pois blancs et, sur la tête, le foulard assorti, elle avait une voix douce et, étant pourtant âgée, elle avait la peau lisse comme une jeune fille.
Ensuite Roberto est allé dans la sacristie et il a exprimé le désir de recevoir quelques-unes des personnes gravement malades.
Mon mari a alors accompagné l’un de ses amis, qui était sorti de l’hôpital le jour précédent, et qui était très mal.
Pour aller dans la sacristie on doit monter deux, trois marches, et voici que, assise sur une marche, il voit la vieille dame… qui regardait vers la porte ouverte sur la sacristie où Roberto était en train de recevoir.
Alors mon mari s’est approché et il lui a encore demandé si elle avait besoin de quelque chose, si elle voulait être reçue, mais elle a répondu “non, non, je reste ici avec vous, je n’ai besoin de rien”.
Ce jour-là beaucoup de photos ont été prises, par l’un de nos amis aussi auquel mon mari a demandé de bien vouloir lui montrer les photos quand elles seraient prêtes.
Pendant la semaine mon mari a continué à me parler de la vieille dame. Quand les photos ont été prêtes, elles étaient toutes bien claires, mais de la vieille dame, il n’y en avait même pas l’ombre.
Environ deux mois plus tard, mon mari a eu l’occasion de parler avec Roberto et il était sur le point de lui poser une question par rapport à ce fait, mais Roberto l’a arrêté en lui disant : "je sais ce que tu veux me demander, mais ces choses-là ne sortent pas sur une photo, cette dame, que tu as vue comme si elle était une vieille dame, est toujours avec moi".»
Quelque temps après, dans le même lieu, se produisit aussi un autre fait extraordinaire, que ma maman raconte ainsi:
« Dans ces années-là Roberto venait souvent à Monteviale et mon mari, qui ne travaillait pas le lundi matin, allait souvent faire un tour avec lui sur les collines environnantes.
Une fois, en rentrant, ils se sont arrêtés à la petite église de la "Madonna delle Grazie". Il était midi, pendant l’été, et Roberto voulait entrer pour prier, mais la porte était fermée.
Alors Roberto a dit à mon mari de s’agenouiller par terre avec lui, sur le gravier, et ils se sont mis à prier. Mon mari m’a raconté que peu de temps après il n’en pouvait plus, à cause de la douleur aux genoux et il espérait que Roberto s’arrêterait… mais au contraire il continuait à lui dire : "tu dois prier avec le cœur, pas comme tu le fais". Tout à coup s’est approché un monsieur vêtu de façon étrange, ancienne, particulière, et il s’est approché de Roberto et lui a demandé : "Y a-t-il le Très-Saint dans cette petite église ?".
Roberto, tourné vers mon mari, lui a dit : "réponds". Mon mari a répondu "oui, il y est, parce qu’on célèbre la Messe et il y a toujours une bougie allumée".
Ce monsieur a remercié et il s’est éloigné. Roberto a dit à mon mari : "va voir où ce monsieur est allé". Mon mari s’est levé, a regardé dans toutes les directions, mais du monsieur, il n’y en avait pas l’ombre. À noter qu’il n’y a pas de maisons tout près de la petite église et les plantes sont devant, autour du parvis, mais sur les côtés et derrière l’église il y avait seulement le pré. Roberto a dit à mon mari : "voilà, une fois tu as vu la femme... maintenant tu as vu l’homme". Mon mari, quand il est rentré à la maison, m’a raconté cet événement, et il était très secoué.»
Rina Zocca