mardi 8 octobre 2019

Pur et purifiant

Depuis l'aube de la tradition chrétienne, dans la symbolique théologique les allégories utilisant le feu assument une importance primordiale par rapport à celles utilisant les autres éléments naturels.
Dans l'Ancien Testament le feu est en effet « l'une des images préférées pour représenter l'Être et l'agir de Dieu » (*), comme nous le rappellent par exemple les passages dans lesquels le Seigneur se révèle à Moïse dans un buisson ardent (Es 3,2) ou aussi dans la colonne de feu qui, pendant la nuit, indique le chemin au peuple qui s'éloigne de l'Égypte (Es 13,21)… dans une identification symbolique qui par exemple trouve aussi un « écho » en Orient, dans un verset de la Bhagavadgītā (4,25)« Brahma est identique au feu » (**).
Dans le Nouveau Testament, dans un passage de l'Évangile de Luc on lit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre ; combien je voudrais qu'il soit déjà allumé ! » (Lc 12,49).
Par ces paroles Jésus souhaite l'instauration du Royaume de Dieu au moyen d'un bénéfique « incendie » de purification du mal... un « grand feu » que chaque croyant doit allumer en lui-même en accueillant l'Ignis Ardens, c'est-à-dire le « Feu ardent » de l'Esprit Saint (cf. At 2,3).
Ce feu purificateur se ravive en moi à chaque Darshan, quand la bénédiction donnée par Swami avec la Flamme Sacrée « fait un grand feu avec mes limites et disperse les cendres de mon karma ».
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P.S. - Significativement, à la source du grec pyr (feu) et du latin purus (pur) se trouve une racine linguistique commune, qui nous rappelle que le feu est en même temps « pur » et « purifiant ».
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* Dizionario delle Immagini e dei simboli biblici, M.Lurker, Ed.paoline, 1990 Milano, p.89
** Cf. Dictionnaire des symboles, J.Chevalier et A.Gheerbrant, Robert Laffont, Jupiter 1982, 435-438