« Les arbres allèrent pour oindre un roi sur eux ; et ils dirent à l’olivier : Règne sur nous.
Et l’épine dit aux arbres : Si vraiment vous voulez m’oindre roi sur vous, venez, mettez votre confiance en mon ombre ; sinon, un feu sortira de l’épine, et dévorera les cèdres du Liban.» (Juges 9,8-15)
Ayant la particularité d’être la première parabole (en hébreu « mashal ») complète qui apparaît dans la Bible, ce passage se réfère à l’histoire d'Abimèlec (ici représenté par l’épine), qui profite du fait que d’autres (l’olivier, le figuier, la vigne) sont voués à leurs « nobles » activités, pour prendre violemment le pouvoir… poussé par une arrogance métaphoriquement représentée par le fait que lui, simple épine, s’estime capable de produire une ombre protectrice, ou même de menacer la grandeur des cèdres du Liban.
À la fin, le mal accompli retombe sur Abimèlec (Jg 9,56), et cela indique la morale biblique : les royaumes conquis au moyen de plans humains louches sont destinés à l’échec, et la seule « royauté » authentique est celle qui provient de l’ « onction » de Dieu.
Puisque cette histoire montre comment un « sale type » a trouvé un espace politique aussi parce que ceux qui en auraient été capables… représentés par l’olivier, le figuier, la vigne... n’ont pas accepté la charge sociale pour laquelle le « peuple » des plantes les avaient appelés... cette parabole donne donc une clef de lecture pour certaines situations politiques d'hier… mais aussi d'aujourd’hui.
En outre, en transparence, on peut aussi saisir une invitation voilée adressée à quiconque… de ne pas s’exempter des prises de responsabilité que chacun peut exprimer en faveur d’un bien commun, dans le domaine social où il vit.