mardi 26 mai 2015

« Poissons » vivants

« L'espérance aplanit la route pour l'intervention de Dieu dans ta vie, alors que la résignation ouvre un passage à l'ennemi de Dieu. »
       (Swami Roberto)

En photographiant l'antithèse décisive entre espérance et résignation, ces paroles de Swami me remettent en tête un proverbe connu un peu de tout le monde « Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir »... une vérité laïque qui, sans même déranger la foi, constitue déjà à elle seule une incitation à accomplir le premier pas existentiel fondamental : ne jamais se résigner... pour ne pas renoncer à vivre.
Puis le pas suivant est d'ennoblir le type d'espérance que chacun choisit de cultiver dans sa propre vie, parce qu'il est évident que les formes d'espérance orientées vers des objectifs humains ont pour ambition des buts qui n'ont pas en eux-mêmes la capacité de satisfaire pleinement la « soif » de l'esprit.
Au contraire... l'espérance qui, comme le dit Swami, « aplanit la route à l'intervention de Dieu », est celle qui a la foi comme compagne et qui vise donc la Réalité qui va au-delà des horizons limités de cette dimension,  en vivifiant ainsi non seulement l'existence « biologique » mais, bien plus, l'existence intérieure.

En effet, l'éternité de notre individualité spirituelle nous « oblige » à nous contenter de rien de moins qu'une espérance éternelle parce que... comme le grain d'une plante ne peut qu'« espérer » se réaliser en devenant un grand arbre... de même le « grain » surnaturel de notre esprit ne peut qu'espérer se réaliser dans la Réalité qui transcende la nature... au-delà de n'importe quel but humain, si noble soit-il.

C'est cela, l'espérance vertueuse, enrichie par la foi, qui devient comme un pont lancé vers le Royaume des Cieux qui... comme le dit Jésus : « ressemble encore à un filet jeté dans la mer et qui ramène des poissons de toutes sortes. Quand il est rempli, les pécheurs le tirent sur le rivage et s'asseyent ; puis ils mettent dans des paniers ce qui est bon et jettent ce qui est mauvais » (Mt.13,47)
Tandis que cette traduction commune induit à penser à un jugement moral à l'égard des « poissons-croyants » qui sont écartés parce que « mauvais »... en réalité l'évangéliste a utilisé le mot « putride » (en grec saprà), entendant ceux qui sont sujets au processus irréversible de  « putréfaction », parce qu'ils n'ont plus la vie en eux-mêmes.
Donc, il ne s'agit pas nécessairement des « pécheurs », qui peuvent rester à bord de la « barque » de Dieu pourvu qu'ils continuent à espérer en Lui et à lutter pour remédier à leurs fautes par un sincère et profond repentir, qui les fait changer intérieurement.
Sont « jetés à la mer », au contraire, ceux qui se montrent privés de vie spirituelle, parce que devenus incapables désormais de nourrir l'espérance de pouvoir devenir des personnes meilleures, avec l'aide divine.

« L’Espérance est notre chère sœur…
Si tu n’en fais pas ton alliée, ta Foi n’est plus ravivée
par l’enthousiasme…
Elle s’attriste et t’abandonne.
L’Espérance est la vie de ta Foi.
Tu ne pourras jamais avoir confiance en toi-même si tu ne les accueilles pas toutes les deux dans le pèlerinage de la vie.
Conquiers-les, courtise-les, ne les laisse pas s’en aller.
Crois-moi, avec elles à tes côtés tu réussiras dans tes intentions et la Charité sera la splendeur de leur beauté, qui se rendra visible à travers tes actions.
Alors seulement ta dévotion sera authentique. »
                                   (Swami Roberto)




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