« Chaque homme porte deux sacoches, l’une devant, l’autre derrière, et chacune est pleine de défauts, mais celle de devant est pleine des défauts d’autrui, celle derrière, des défauts de celui qui la porte. C’est pour cette raison que les hommes ne voient pas les défauts qui proviennent d’eux-mêmes, tandis qu’ils voient tout à fait parfaitement ceux d’autrui.» (Ésope) [*]
Cet ancien apologue est un peu la version laïque de la paille et de la poutre dont nous parle l’Évangile (Mt 7,1-5), et il fait allusion à la typique inclination humaine à être tout à fait inflexibles et/ou implacables lorsqu'il s’agit de juger les défauts d’autrui… et ô combien « permissifs » et enclins à se justifier par rapport aux leurs.
Pour quiconque, un exercice spirituel fondamental consiste justement à faire taire la voix persuasive de l’ego qui inlassablement nous suggère de jeter nos imperfections dans la « sacoche » derrière le dos… et d’écouter, par contre, tout ce qui nous aide à les inclure dans celle de devant... en les soumettant donc au rayon d’action de notre examen de conscience.
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P.S. - Par rapport à ce sujet, vous pouvez voir aussi ces posts sur mon journal:
- Travailler beaucoup sur soi-même…
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[*] Repris également par le poète latin Fedro