mardi 5 octobre 2010

Au moment précis où j’invoquai Swami Roberto...

(Témoignage de Gianni Valle)

Avec les années, j’éprouve le besoin de témoigner et de remercier Swami Roberto qui, il y a 15 ans, est intervenu pour désamorcer le vol à main armée avec séquestration de personnes subi par mon cousin et moi-même.
Depuis toujours ma famille s’occupe de transports : il y a longtemps, au 19 ème siècle, cela a commencé avec des chevaux, maintenant ce sont des camions, et notre nom est synonyme de tradition et de sérieux professionnel sur tout le territoire national.
Le soir du 17 novembre 1995, à 20h 05, mon cousin et moi attendions dans le bureau l’arrivée du dernier camion. Tous nos collaborateurs étaient déjà partis et les portes principales de l’immeuble étaient fermées.
C’était une soirée très sombre et brumeuse, et à l’improviste est entrée par la porte qui accède directement à l’entrepôt une personne qui avait un passe-montagne noir et qui tenait un pistolet.
Je me souviens que nous étions debout et que nous parlions de tout et de rien…
Le malfaiteur s’approcha en pointant l’arme sur nous et, d’une voix brusque nous ordonna de rester calmes car un vol était en cours.
Malgré cela, j’étais très calme, il semblait plutôt que je vivais cet événement de l’extérieur, comme si c’était un film.
Je me souviens que pendant un instant je fixai les yeux du voleur. Je ne l’aurais jamais fait !
Il me dit : « Pourquoi me regardes-tu ? Je ne veux pas ! ». J’eus presque la sensation qu’il avait du remords et de la honte pour ce qu’il était en train de faire.
Puis, d’autres malfaiteurs entrèrent, ils nous demandèrent si nous attendions d’autres personnes que le chauffeur. Ils nous demandèrent aussi quelles fonctions nous assumions dans l’entreprise.
Comme « par hasard » (mais je sais que cela ne l’a pas été), il me vint spontanément de répondre que nous étions de simples magasiniers et que les propriétaires étaient déjà partis.
Ils nous conduisirent dans les toilettes des employés et attachèrent mon cousin de la tête aux pieds avec du ruban adhésif, tandis que j’étais libre pour pouvoir répondre à d’éventuels coups de téléphone et pour ouvrir les portes au chauffeur qui allait arriver.
J’étais très calme et lucide, et tout ceci me semblait irréel. Je me souviens que mon gardien m’offrit une cigarette et partagea l’argent entre nous deux les séquestrés ; cet argent était le mien et il l'avait trouvé dans le portefeuille que j'avais laissé dans le bureau du propriétaire, c'est à dire dans mon bureau.
Le voleur dit avec assurance  « Comme vous pouvez voir, nous sommes des voleurs gentleman et nous vous offrons l’argent de votre patron ».
Encore aujourd’hui, je me demande ce qu’il serait arrivé si le malfaiteur avait regardé la photographie de la carte d’identité ou celle du permis et s’il s’était aperçu que j’étais le propriétaire. Mais, il y a une explication pour tout et je la connais !
Suivirent quelques minutes d’un silence pesant durant lesquelles je pouvais entendre le bruit frénétique des chariots électriques utilisés pour charger leurs camions. J’entendais aussi leurs voix lointaines. C’est seulement alors que je me rendis compte qu’ils étaient en train de vider l’entrepôt des marchandises qui ne nous appartenaient pas mais qui étaient à nos clients.
Ce fut à ce moment que je me « réveillai », si l’on peut dire, et tombai dans la dure réalité. Je compris la gravité de la situation : nous étions ruinés économiquement, puisque l’assurance ne pouvait couvrir le montant du vol entier… mais surtout, à cause d’un incident de ce genre, notre entreprise perdait la confiance de ses clients qui avait été gagnée par des années de dur et honnête labeur.
Me tournant vers mon cousin, je dis : « Nous sommes ruinés ! ».J’étais envahi de mille pensées et soucis, j’avais peur pour la sécurité du chauffeur qui allait arriver et pour la nôtre après leur départ.
Il me vint même l’instinct d’agresser notre gardien de prison vu que j’étais libre.
Ce fut à ce moment que je pensai intensément à mon Maître et que je l’invoquai : je le suppliai mentalement et verbalement de venir nous sauver.
Au moment précis où j’invoquai Swami Roberto, j’entendis des coups de feu et puis un silence assourdissant : les chariots élévateurs s’étaient arrêtés et on n’entendait plus les chuchotements de voix des malfaiteurs.
J’attendis quelques minutes et contre la volonté de mon cousin je sortis en cachette des toilettes. Je regardai dans le magasin depuis le bureau, et je vis qu’ils avaient tous disparu.
Je téléphonai de suite aux gendarmes et les avertis du vol : puis j’allai dans l’entrepôt et me trouvai face à un gendarme haut de presque deux mètres qui, avec une rapidité féline et en épaulant une mitraillette, m’intima l’ordre de lever les bras et de décliner mon identité.
Tout de suite après je fus envahi d’une douce fatigue et je ne me rendis presque pas compte que j’étais en train de remercier à voix haute Swami Roberto de nous avoir sauvés et de m’avoir fait rester serein et lucide en une semblable circonstance.
Je me rendis compte qu’une grande part des marchandises avait déjà été chargée sur les engins des voleurs.
Je demandai aux gendarmes comment ils avaient découvert qu’un vol était en train d’être commis, et ils me dirent que c’était un pur hasard, car la zone n’était pas de leur compétence et en tournant avec leur véhicule , leur « panthère » sur la place en face de notre siège , ils avaient vu des activités suspectes et avaient braqué le phare de leur voiture sur notre cour et mis en fuite les malfaiteurs après un violent échange de coups de feu.
Pour donner une information correcte et juste je précise que l’on ne nous a rien volé et que physiquement on ne nous a pas arraché un seul cheveu.
Tous les malfaiteurs furent capturés le jour suivant… et ils étaient plus d’une dizaine !
Merci, merci, merci.

            Gianni Valle